Quelles différences entre la PCH et l’APA ?
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La PCH et l'APA ne sont pas cumulables. Si vous êtes éligible à la fois à la PCH (prestation de compensation du handicap) et à l’APA (allocation personnalisée d’autonomie), il peut être plus intéressant de choisir l’une ou l’autre des aides en fonction de votre situation. Comparaison des caractéristiques des deux aides.
PCH et APA : pour qui et pour quoi ?
La PCH (prestation de compensation du handicap) est une aide destinée aux personnes qui ont besoin d’une aide dans la réalisation des actes de la vie quotidienne du fait d’un handicap. Elle peut prendre en charge en totalité ou en partie des dépenses liées au handicap.
L’APA (allocation personnalisée d’autonomie) est destinée à couvrir en totalité ou en partie les dépenses liées à la perte d’autonomie des personnes âgées de plus de 60 ans vivant à domicile ou en établissement.
L’APA et la PCH ne sont pas cumulables
Pour les personnes éligibles aux deux aides, il existe à tout moment un droit d’option entre APA et PCH. Cela signifie que, à partir de 60 ans, les personnes qui remplissent les conditions pour prétendre à l’APA peuvent choisir entre le maintien de la PCH ou le bénéfice de l’APA lors du renouvellement de leur droit.
De la même façon, une personne bénéficiaire de l’APA peut prétendre à la PCH si sa situation répondait aux critères d’ouverture du droit à la PCH avant 60 ans.
Si une personne bénéficiant de la PCH ou de l’APA opte pour l’autre prestation, son choix n’est pas définitif.
PCH et APA : quelles sont les conditions d’accès ?
Les conditions de perte d’autonomie
Pour la PCH
Il faut avoir une difficulté absolue ou deux difficultés graves parmi une liste d’activités comme se mettre debout, marcher, se laver, utiliser les toilettes, parler, entendre, voir…
L’évaluation du degré de difficulté dans les activités est réalisée par l’équipe pluridisciplinaire de la MDPH (maison départementale des personnes handicapées).
Pour l’APA
Il faut avoir besoin d’aide pour accomplir les actes essentiels de la vie quotidienne (se lever, se laver, s’habiller…), ou être dans un état qui nécessite une surveillance régulière.
Le niveau de perte d’autonomie est évalué par l’équipe médico-sociale du conseil départemental. Le support de l’évaluation est une grille nommée AGGIR. Pour être éligible, il faut avoir une perte d’autonomie évaluée en GIR 1 à 4.
Les conditions d’âge
Pour la PCH
Il faut :
- être âgé de moins de 60 ans lors de la première demande et avoir un handicap qui répond aux critères d’attribution de la PCH au moment de la demande ;
- ou avoir un handicap qui répondait avant 60 ans aux critères d’attribution de la PCH ;
- ou être encore en activité professionnelle, même au-delà de l’âge légal de départ à la retraite et avoir un handicap qui répond aux critères d’attribution de la PCH au moment de la demande ;
- ou bénéficier de l’ACTP (allocation compensatrice pour tierce personne) et répondre aux critères de handicap pour l’attribution de la PCH au moment de la demande. En ce cas, si la personne opte pour la PCH, elle ne bénéficie plus de l’ACTP.
Pour l’APA
Il faut être âgé de 60 ans et plus.
La condition de résidence
La condition de résidence est la même pour avoir accès à la PCH et à l’APA : résider en France de façon stable et régulière.
Les conditions de revenus et de participation financière
Pour la PCH
La PCH est une prestation universelle : toutes les personnes handicapées qui remplissent les conditions d'éligibilité peuvent en bénéficier, quels que soient leurs revenus.
Dans le cadre du plan d’aide proposé par la CDAPH (commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées), les dépenses pour compenser le handicap sont prises en charge :
- à 100 % de leur tarif si les ressources annuelles de patrimoine de la personne handicapée sont inférieures ou égales à 30 915,30 € par an en 2025.
- à 80 % si ses ressources sont supérieures.
Pour l’APA
L’APA est une allocation universelle : toutes les personnes âgées de 60 ans ou plus qui remplissent les conditions d'éligibilité peuvent en bénéficier, quels que soient leurs revenus.
Au-delà d’un certain niveau de revenus (918,29 € en 2025), une partie des dépenses liées au plan d’aide restera à sa charge.
PCH et APA : comment se passent l’attribution et le versement ?
Attribution et versement de la PCH
La PCH est attribuée par la CDAPH (commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées) de la MDPH et elle est versée par le conseil départemental.
Attribution et versement de l’APA
L'APA est attribuée et versée par le conseil départemental.
PCH et APA : les sommes versées sont-elles récupérables par le conseil départemental ?
Non. La PCH et l’APA ne peuvent pas faire l’objet d’une récupération par le conseil départemental :
- ni du vivant du bénéficiaire en cas d’amélioration de sa situation financière, par exemple s'il reçoit une donation ou un héritage ;
- ni à son décès sur sa succession.
Quels types d’aides sont financés par la PCH et par l’APA ?
Les types d’aides financés par la PCH
La PCH peut financer 5 types d’aide :
- les aides humaines : intervention d’une tierce personne pour l’accomplissement des actes essentiels de la vie quotidienne (toilette, habillage, préparation des repas, vaisselle, alimentation, déplacements…), pour la surveillance et pour la parentalité ;
- les aides techniques : équipements conçus et adaptés pour le handicap ;
- les aides pour l'aménagement du logement et du véhicule et les surcoûts liés au transport ;
- les charges spécifiques, c’est-à-dire les dépenses permanentes et prévisibles liées au handicap et n’ouvrant pas droit à une prise en charge au titre d’un des autres éléments de la PCH. Par exemple, les protections pour incontinence, l’abonnement à un service de téléalarme ou les charges exceptionnelles, c’est-à-dire les dépenses ponctuelles liées au handicap et n’ouvrant pas droit à une prise en charge au titre d’un des autres éléments de la PCH (par exemple les batteries pour fauteuils électriques) ;
- les aides animalières, uniquement pour les animaux agréés.
Les types d’aides financés par l’APA
L’APA à domicile aide à payer les dépenses inscrites dans un plan d’aide, comme :
- la rémunération d’une aide à domicile,
- du matériel (installation de la téléassistance…),
- des fournitures pour l’hygiène,
- du portage de repas,
- des travaux pour l’aménagement du logement,
- de l’hébergement temporaire,
- des dépenses de transport.
L’APA en établissement aide le résident d’un EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) ou d’une USLD (unités de soins de longue durée) à payer le tarif dépendance correspondant à son GIR.
L’aide pour le ménage, les courses et l'entretien du linge est-elle prise en compte ?
Pour la PCH
Non. Les heures d’aide à domicile financées dans le cadre de la PCH ne peuvent pas servir pour la réalisation du ménage, des courses et pour l'entretien du linge.
Si vous avez besoin d’aide pour ces tâches, vous devez les payer vous-même. Vous pouvez bénéficier pour cela d’une aide sociale appelée « aide-ménagère à domicile ». Elle est versée par le conseil départemental et peut se cumuler avec la PCH. Son attribution est soumise à condition de ressources.
Pour l’APA
Oui. Les aides à domicile intervenant dans le cadre de l’APA peuvent effectuer des tâches ménagères que vous êtes dans l’incapacité de réaliser.
Le montant de la PCH et de l’APA est-il plafonné ?
Pour la PCH
Oui. Il y a des plafonds distincts pour chacun des 5 types d’aides, fixés en heures pour l’aide humaine et en euros pour les autres aides.
Voici quelques exemples de plafonds :
- Pour l’aide humaine : 9h05 (6h05 au titre des actes essentiels et de la surveillance et 3h au titre du soutien à l'autonomie) d’intervention maximum par jour (possibilité de dépasser ce plafond pour les personnes ayant besoin d’une aide totale pour la plupart des actes et d’une présence constante ou quasi constante d’un tiers, jusqu’à 24h d’intervention par jour).
- Pour les aides techniques : 13 200 € maximum sur 10 ans.
- Pour l’aménagement du logement : 10 000 € sur 10 ans.
- Pour l’aménagement du véhicule et le surcoût lié aux transports : 10 000 € sur 10 ans ou 24 000 € sur 10 ans sous conditions.
- Pour les charges spécifiques : 100 € par mois pendant 10 ans.
- Pour les charges exceptionnelles : 6 000 € sur 10 ans.
Pour l’APA
Oui. Le plafond est fixé pour l’ensemble des aides prévues dans le plan d’aide, et fonction du degré de perte d’autonomie, le GIR.
Il est fixé au 1er janvier 2025 à :
- 2 045,56 € pour le GIR 1,
- 1 654,18 € pour le GIR 2,
- 1 195,67 € pour le GIR 3,
- 797,96 € pour le GIR 4.
Est-il possible d’être dédommagé en tant qu’aidant familial pour l’aide apportée à son proche ?
Votre proche bénéficie de la PCH
Oui. Un dédommagement d’un montant de 4,78 € (montant en vigueur en 1er avril 2025) par heure d’aide accordée dans le cadre du plan d’aide et identifiée comme étant apportée par l’aidant familial peut être attribué. Ce dédommagement est de 7,16 € par heure pour les aidants interrompant ou réduisant leur activité professionnelle.
Les aidants familiaux pouvant être dédommagés sont :
- le conjoint,
- le concubin ou la personne avec laquelle la personne a conclu un PACS.
Jusqu’au 4e degré de la personne handicapée ou de l’autre membre du couple :
- l’ascendant : parents et grands-parents,
- le descendant : enfants et petits-enfants,
- le collatéral : frères, sœurs.
Votre proche bénéficie de l’APA
Non. Vous ne pouvez pas être dédommagé pour l’aide que vous lui apportez.
Est-il possible de salarier un membre de sa famille ?
Vous bénéficiez de la PCH
Oui, il est possible de salarier un membre de votre famille à l’exception :
- de votre conjoint, concubin ou de la personne avec vous avez conclu un PACS,
- de vos parents et de vos enfants.
Cette exception ne vaut pas dans le cas d’un handicap très lourd : il est possible de salarier tous les membres de sa famille sans exception, conjoint, parents, enfants y compris.
Dans les deux cas, pour être employé par vous, le membre de votre famille :
- ne doit pas avoir fait valoir ses droits à la retraite,
- doit avoir cessé ou renoncé totalement ou partiellement à une activité professionnelle.
Vous bénéficiez de l’APA
Oui, il est possible de salarier un membre de votre famille à l’exception de votre conjoint, concubin ou de la personne avec laquelle vous avez conclu un PACS.
Exemples
Après son AVC (accident vasculaire cérébral), Miriam n’a pas fait de démarche pour demander une aide. Aujourd’hui, Miriam aurait besoin d’une aide pour réaliser des travaux car sa salle de bain n’est pas adaptée à son handicap. Il serait nécessaire de transformer la baignoire actuelle en douche à l’italienne.
Miriam est éligible à la fois à la PCH et à l’APA car :
- elle remplissait les conditions d’accès à la PCH avant 60 ans ( avoir une limitation absolue ou deux limitations graves parmi une liste d'activités comme se mettre debout, marcher, se laver, utiliser les toilettes, parler, entendre, voir… du fait de son AVC survenu à 59 ans) ;
- elle remplit les conditions d’accès à l’APA (elle a plus de 60 ans et est en perte d’autonomie).
Miriam a des revenus patrimoniaux inférieurs au seuil annuel au-delà duquel on demande une participation au bénéficiaire de la PCH. Si elle demande la PCH, la PCH va pouvoir prendre en charge la transformation de la baignoire dans les conditions suivantes : la prise en charge du coût des travaux d’aménagement par la PCH est de 100 % de 0 à 1 500 € puis de 50 % au-delà de 1 500 € de dépenses dans la limite d’un plafond de 10 000 € sur 10 ans. Si le coût de la transformation de la baignoire de Miriam est évalué à 2 500 €, la prise en charge dans le cadre de la PCH sera la suivante : 100 % de 1 500 € puis 50 % des 1 000 € restants soit 2 000 € pris en charge sur un coût total de 2 500 €.
Si Miriam demande l’APA, il va également être possible de demander l’aménagement de la salle de bain. Une participation aux montants engagés va être laissée à sa charge, car une participation progressive est demandée à la personne bénéficiaire de l’APA au-delà d’un certain niveau de revenu mensuel, niveau que Miriam dépasse.
Par ailleurs, si Miriam demande la PCH, elle va pouvoir également bénéficier dans le cadre de son plan d’interventions d’aides à domicile pour l’aider à se laver, s’habiller… Si elle choisit l’APA, tout le montant qui lui est accordé servira au financement des travaux de la salle de bain.
Dans le cas de Miriam, il va donc être plus intéressant de demander la PCH.
Wilfried bénéficie depuis plusieurs années de l’intervention d’un SSIAD (service de soins infirmiers à domicile) tous les matins pour l’aider à la toilette et à l’habillage.
Depuis le décès de sa femme qui s’occupait des courses et du ménage, il a besoin d’une aide à domicile pour accomplir les tâches ménagères qu’il ne peut pas faire tout seul.
William est éligible à la fois à la PCH et à l’APA car :
- il remplissait les conditions d’accès à la PCH avant 60 ans (avoir une limitation absolue ou deux limitations graves parmi une liste d'activités comme se mettre debout, marcher, se laver, utiliser les toilettes, parler, entendre, voir… du fait de sa paraplégie survenue à 51 ans)
- il remplit les conditions d’accès à l’APA (il a plus de 60 ans et est en perte d’autonomie).
Les tâches ménagères n’étant pas prises en compte dans la PCH, il est plus intéressant pour Wilfried de demander l’APA qui permet de financer des interventions d’aide à domicile.