Personnes handicapées vieillissantes : quelles solutions d'accompagnement à domicile ?
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Intervention de services, hébergement temporaire… Tour d’horizon des solutions permettant de faire évoluer l’accompagnement des personnes handicapées vieillissantes. Objectif : répondre à leurs besoins spécifiques afin qu’elles puissent continuer à vivre dans leur lieu de vie habituel.
Le lieu de vie habituel peut être un domicile ordinaire : le logement où la personne en situation de handicap vit seule, en famille ou bien le logement où elle vit avec ses parents.
Différentes possibilités permettent aux personnes handicapées vieillissantes de continuer à vivre chez elles :
- faire appel à un service d’aide à domicile, spécialisé ou non dans l’accompagnement des personnes handicapées vieillissantes,
- recourir à un hébergement temporaire en cas d’absence du proche dont l’aide est indispensable au quotidien.
Pour en savoir plus sur les aides possibles, consultez l'article Aides et prestations pour les personnes handicapées vieillissantes.
Les différents services intervenant à domicile
De nombreux services d’aide et de soins à domicile peuvent intervenir pour aider les personnes handicapées vieillissantes à faire ce qu’elles ne peuvent plus faire de façon autonome (leur toilette, s’habiller, le ménage…) :
- les services d’aide et d’accompagnement à domicile,
- les SSIAD (services de soins infirmiers à domicile),
- les SPASAD (services polyvalents d'aide et de soins à domicile),
- les SAVS (services d'accompagnement à la vie sociale),
- les SAMSAH (services d'accompagnement médico-social pour adultes handicapés).
Ces services peuvent également intervenir à la place ou en complément des proches aidants (conjoint, parents…) qui eux-mêmes vieillissent et ne peuvent plus leur apporter la même aide qu’auparavant.
Certains services sont habilités à intervenir à la fois auprès des personnes handicapées et des personnes âgées, d’autres uniquement auprès de personnes en situation de handicap. Enfin, certains services ont pour mission principale d’accompagner des personnes handicapées vieillissantes en fonction de leur handicap (déficience intellectuelle, visuelle...).
Les services d’aide et d’accompagnement à domicile
Les interventions des services d’aide à domicile concernent principalement l’entretien du logement et du linge, l’aide au lever, l'aide à la toilette, l’aide aux courses, la préparation des repas, la prise des repas, l’aide au coucher.
Deux principales aides financières peuvent aider les personnes handicapées vieillissantes à financer des interventions d’aide à domicile :
- la PCH (prestation de compensation du handicap) destinée aux personnes qui ont besoin d’une aide dans la réalisation des actes de la vie quotidienne du fait d’un handicap,
- l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) destinée aux personnes âgées de 60 ans et plus et en perte d’autonomie.
Ces deux aides ne sont pas cumulables.Si vous avez plus de 60 ans et que vous êtes éligible à la fois à l’APA et à la PCH, en fonction de votre situation, il peut être plus intéressant de choisir l’une ou l’autre des aides. Pour en savoir plus, consultez l'article Quelles différences entre la PCH et l'APA ?
Les SSIAD (services de soins infirmiers à domicile)
Les SSIAD interviennent à domicile pour dispenser des soins de nursing (toilette…) et des actes infirmiers (pansements, distribution des médicaments, injections…).
Les SSIAD interviennent sur prescription médicale auprès :
- des personnes âgées de plus de 60 ans, malades ou en perte d’autonomie ;
- des personnes âgées de moins de 60 ans handicapées ou atteintes d'une maladie chronique.
Les SSIAD sont autorisés à fonctionner pour accompagner un nombre défini de personnes âgées de plus de 60 ans et de personnes handicapées ou atteintes d’une maladie chronique. Certains SSIAD n’interviennent qu’auprès de personnes âgées, d’autres peuvent à la fois accompagner des personnes âgées ou des personnes handicapées de moins de 60 ans.
Le financement de leurs interventions est pris en charge par l’Assurance maladie.
Pour en savoir plus, consultez l’article Les SSIAD. Pour trouver un SSIAD, consultez l’annuaire des SSIAD .
Les SPASAD (services polyvalents d’aide et de soins à domicile)
Les SPASAD assurent à la fois les missions d’un SSIAD et celles d’un service d’aide et d’accompagnement à domicile. Ils proposent des soins infirmiers et des aides à domicile. Pour en savoir plus, consultez l’article Les SPASAD. Pour trouver un SPASAD, consultez l’annuaire des SPASAD.
Les SAVS (services d’accompagnement à la vie sociale)
Les SAVS interviennent auprès des adultes handicapés qui ont besoin d’un accompagnement pour les actes essentiels de la vie. Les SAVS proposent un accompagnement social et un apprentissage à l'autonomie.
Pour pouvoir bénéficier de l’accompagnement d’un SAVS, il faut :
- être reconnu handicapé, c'est-à-dire avoir une incapacité permanente au moins égale à 80 % ou être, compte tenu du handicap, dans l'impossibilité de se procurer un emploi ;
- avoir entre 20 et 60 ans au moment de la demande ou plus de 60 ans si le handicap a été reconnu avant l’âge de 60 ans.
La CDAPH (commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées) de la MDPH (maison départementale des personnes handicapées) prend la décision d’orienter la personne vers un SAVS.
Le conseil départemental prend en charge le coût de l’accompagnement par le SAVS. Sauf exception, aucune participation financière n’est demandée aux personnes faisant appel à un SAVS.
Les SAMSAH (services d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés)
Les SAMSAH assurent les mêmes missions que les SAVS auxquelles s’ajoute un suivi médical et paramédical des personnes accompagnées.
Pour pouvoir bénéficier de l’accompagnement d’un SAMSAH, il faut :
- être reconnu handicapé, c'est-à-dire avoir une incapacité permanente au moins égale à 80 % ou être, compte tenu du handicap, dans l'impossibilité de se procurer un emploi ;
- avoir entre 20 et 60 ans au moment de la demande ou plus de 60 ans si le handicap a été reconnu avant l’âge de 60 ans.
La CDAPH de la MDPH prend la décision d’attribution d’un accompagnement de la personne handicapée par un SAMSAH.
Le conseil départemental et l’agence régionale de santé prennent en charge le coût de l’accompagnement par le SAMSAH. Sauf exception, aucune participation financière n’est demandée aux personnes bénéficiant de l’intervention d’un SAMSAH.
Des SAVS ou des SAMSAH spécialisés selon le type de handicap
Il existe des SAVS ou des SAMSAH spécialisés dans l’accompagnement de personnes handicapées vieillissantes en fonction de leur type de handicap.
Par exemple, un SAMSAH pour personnes malvoyantes ou non voyantes vieillissantes va orienter son intervention pour empêcher la survenue d’une situation de perte d’autonomie que peut entraîner un handicap visuel.
Par exemple, un SAVS accompagnant des personnes handicapées vieillissantes ayant une déficience intellectuelle va surtout orienter son intervention sur le maintien de la vie sociale, la prévention du vieillissement…
Les solutions d’hébergement temporaire
Des solutions d’hébergement temporaire existent pour les personnes handicapées vieillissantes qui vivent à domicile et qui ont besoin de l’aide d’un proche au quotidien, en cas d’absence ponctuelle de ce proche ou si celui-ci a besoin de dégager du temps libre.
Ces solutions peuvent aussi être utilisées pour donner la possibilité aux proches aidants de prendre des temps de répit afin de pouvoir, à l’issue, reprendre leur accompagnement habituel.
Plusieurs types d’établissements peuvent proposer un hébergement temporaire aux personnes handicapées vieillissantes :
- les établissements pour les personnes handicapées : foyer d’accueil médicalisé, maison d’accueil spécialisée… ;
- les établissements pour les personnes âgées : résidences autonomie, EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes).
Un hébergement temporaire dans un établissement pour personnes handicapées
Pour pouvoir accéder à une place d’hébergement temporaire dans un établissement pour les personnes en situation de handicap, il faut formuler une demande d’orientation auprès de la CDAPH (commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées) de la MDPH (maison départementale des personnes handicapées). Cette commission dispose de quatre mois pour étudier et statuer sur la demande, la CDAPH pouvant accélérer les délais de prises de décision via la procédure simplifiée.
Cet hébergement temporaire est limité à une durée maximum de 90 jours en une seule ou en plusieurs fois sur une période de 12 mois consécutifs.
L’accueil peut ainsi être effectué :
- sur des périodes courtes répétées régulièrement. Par exemple : un mois en janvier, un mois en juillet et un mois en novembre.
- sur une longue période en continu. Par exemple : 3 mois d’affilée.
La participation forfaitaire journalière demandée à la personne en situation de handicap ne peut pas excéder le montant du forfait hospitalier journalier (20 €). Certaines mutuelles ou complémentaires santé remboursent cette participation.
Un hébergement temporaire dans un établissement pour personnes âgées
Les personnes peuvent accéder directement à des places d'hébergement temporaire dans les EHPAD et les résidences autonomie si elles ont plus de 60 ans.
Pour faire une demande de place d’hébergement temporaire dans un EHPAD, il faut réaliser une demande d’admission auprès de l’établissement comme pour une demande d’hébergement permanent. Une visite de préadmission doit être réalisée ainsi qu’une étude du dossier médical de la personne. Le traitement d’un dossier peut donc prendre un peu de temps.
Il est donc préférable d’anticiper une demande d’hébergement temporaire et de faire la demande le plus tôt possible. Par exemple, quand le besoin d’hébergement temporaire est lié au départ en vacances des proches et qu’il est programmé bien en avance, il ne faut pas attendre le dernier moment pour faire la demande.
Pour aider à financer le coût de l’hébergement temporaire dans un établissement pour personnes âgées, il est possible :
- d’utiliser une partie de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) ou de l’ASH (aide sociale à l’hébergement) si on en est bénéficiaire,
- de solliciter sa caisse de retraite ou son département qui peut éventuellement attribuer une aide extra-légale.
Pour en savoir plus sur l’hébergement temporaire dans une structure pour personnes âgées, consultez le dossier L'Hébergement temporaire.