Vivre à domicile avec un handicap visuel
Mis à jour le
Sommaire
Les maladies des yeux qui surviennent avec l’âge comme la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge) peuvent entraîner une déficience visuelle. Les personnes atteintes par une déficience visuelle acquise à l’âge adulte rencontrent des difficultés spécifiques dans leur vie quotidienne. Des solutions existent pour vivre chez soi avec une très mauvaise vision ou une perte totale de la vue.
Adapter son logement
Après la survenue d’un handicap visuel, l’aménagement de votre environnement quotidien peut s’avérer nécessaire :
- pour mieux vous repérer et continuer à être autonome,
- pour éviter les chocs et les chutes,
- pour assurer votre sécurité.
Améliorer l’éclairage
Une bonne luminosité permet de mieux voir les détails et les contrastes et ainsi de se déplacer plus facilement chez soi.
Un éclairage uniforme dans toutes les pièces est important car passer d’une zone bien éclairée à une zone plus sombre crée une sensation d’inconfort. A l’inverse, passer d’une zone sombre à une zone très éclairée peut entrainer un éblouissement. Dans les deux cas, il existe un risque de chute.
Les besoins de lumière sont très différents d’une personne à une autre, même pour la même maladie. Pour obtenir des conseils adaptés à votre situation et pouvoir tester le matériel, vous pouvez contacter un professionnel spécialiste de la vue comme un orthoptiste. L’orthoptiste est un spécialiste de la vision qui peut vous aider à mieux comprendre comment utiliser votre vue. Il peut aussi vous conseiller sur les aides optiques.
Améliorer les contrastes
Créer un contraste entre deux objets proches par un choix de couleurs opposées permet de mieux repérer les objets.
Par exemple, des bandes de couleur collées sur le nez de marche des escaliers permettent un repérage visuel des bords de marche et rendent ainsi les déplacements plus faciles. Une assiette unie et de couleur contrastée par rapport à son contenu permet de mieux voir les aliments.
Adopter des techniques de rangement et des repères
Pour retrouver vos affaires :
- utiliser des corbeilles, des boîtes,
- coller des étiquettes écrites en caractères agrandis sur des pochettes colorées pour le classement de vos papiers administratifs,
- utiliser des étiquettes sur lesquelles vous avez écrit lisiblement la couleur du vêtement pour assortir la couleur de vos vêtements.
Il pourra être nécessaire d’expliquer à votre entourage (famille, aide à domicile…) que votre système de rangement vous aide à vous repérer et qu’il est important de le respecter.
Il existe du matériel spécialisé pour vous aider à reconnaitre vos affaires. Par exemple, un système permet, en collant une pastille sur le produit et en enregistrant le nom, puis en passant un petit stylo en regard de la pastille, d’entendre le nom de l’objet.
Assurer sa sécurité
Si vous êtes inquiet parce que vous ne pouvez plus savoir qui se présente à votre porte, il peut être utile de prévoir l’installation d’un interphone. Un modèle très simple avec un seul bouton est facile à utiliser.
S’équiper de matériel adapté
Il existe de nombreux matériels conçus pour faciliter la vie quotidienne des personnes ayant un handicap visuel.
Les aides techniques
Il existe des aides techniques pour vous aider à mieux voir. On les appelle les aides optiques.
Les loupes sont un exemple d’aide optique. Les loupes peuvent être simples, avec un pied ou un éclairage. Il existe aussi des loupes électroniques avec un grossissement jusqu’à 25 fois ou plus. Les loupes électroniques sont portables et sont utiles pour lire un prix ou un horaire de bus.
L’orthoptiste est un spécialiste de la vision qui peut vous aider à mieux comprendre comment utiliser votre vue. Il peut aussi vous conseiller sur les aides optiques.
De nombreuses aides techniques peuvent vous aider dans vos activités. Voici quelques exemples :
- balance de cuisine parlante, four micro-ondes parlant,
- « lecteurs » de couleur pour reconnaitre les vêtements,
- logiciels pour commander votre téléphone portable avec la voix plutôt que l’écran ou le clavier.
- matériels conçus avec des caractères plus gros ou plus contrastés (téléphone, jeux de société, livres…).
Pour qu’elles soient utiles, il faut que les aides techniques correspondent à vos besoins et vos capacités. Il est important de les essayer pour les choisir et de prendre le temps de vous les approprier. À lire : les conseils de deux ergothérapeutes sur le choix d'une aide technique.
Se renseigner sur les aides techniques
Pour les aides techniques, vous pouvez vous renseigner :
- Dans un CICAT (centre d’information sur les aides techniques). Dans quelques villes, il est possible d’essayer différents types de matériel dans un CICAT où des professionnels délivrent des conseils gratuitement.
- Auprès du centre d’appel et de conseil sur la déficience visuelle. Pour être conseillé, vous pouvez contacter le centre d'appel et de conseil sur la déficience visuelle au 0800 013 010 (appel gratuit du lundi au vendredi de 9h30 à 17h30) afin d'obtenir une réponse personnalisée et une orientation vers les bons interlocuteurs.
Se distraire
Certaines bibliothèques proposent des livres en gros caractères. Il existe aussi des bibliothèques sonores. Des livres et des magazines enregistrés en format audio peuvent être empruntés gratuitement dans des bibliothèques ou sur des sites Internet spécialisés. Par exemple, l’association Valentin Haüy le propose.
Des matériels existent pour écouter facilement les livres audio et pouvoir revenir au début d’une phrase, d’un chapitre, régler la vitesse de lecture sans changer la voix.
Des films audiodécrits peuvent aussi être empruntés. L’audiodescription est un commentaire pendant un film. L’audiodescription permet d’avoir des informations sur le décor, le nombre de personnages présents…
De nombreux jeux de sociétés existent avec des gros pions et des tracés contrastés : le scrabble, les dominos, les cartes à jouer…
Se faire aider à domicile
Avec une déficience visuelle, il est possible d’avoir besoin d’être aidé dans les tâches de la vie quotidienne : ménage, préparation des repas, courses…
Pour bénéficier d’intervention d’aide à domicile, vous pouvez avoir recours à un service d’aide à domicile ou bien à un intervenant indépendant.
Les interventions d’aide à domicile peuvent concerner :
- l’entretien du logement et du linge,
- l'aide à la toilette et à l’habillage,
- l’aide aux courses,
- la préparation des repas,
- la prise des repas,
- la préparation d’un pilulier ou la prise des médicaments.
Pour en savoir plus, consultez l'article J'ai besoin d'être aidé à domicile : comment faire ?.
Se déplacer
Des professionnels peuvent vous aider à continuer ou à recommencer à vous déplacer seul dehors.
Dans certaines situations, un accompagnement par un ergothérapeute ou un psychomotricien peut convenir. Pour les personnes qui ont un handicap visuel important, des instructeurs en locomotion sont spécialisés dans l’apprentissage des déplacements. Ils travaillent le plus souvent dans des centres spécialisés en basse vision.
Prendre les transports en commun
Il est possible d’être accompagné dans les transports en commun par un accompagnateur ou de bénéficier d’une place assise prioritaire si l’on a une carte d’invalidité ou une carte de priorité pour personnes handicapées.
Ces cartes sont gratuites. Il n’y a pas de conditions d’âge pour les demander. La demande se fait auprès de la MDPH (maison départementale des personnes handicapées).
Pour en savoir plus, consultez l’article sur les cartes qui facilitent les déplacements : Tout savoir sur les CMI.
Des solutions de transport adapté
Certains départements et communes proposent des solutions de transport adapté pour les personnes rencontrant des difficultés pour leurs déplacements de proximité. Ces services spécialisés viennent vous chercher à votre porte et vous emmènent à l’endroit où vous souhaitez vous rendre.
Des organismes proposent également des prestations de transport pour les personnes handicapées ou pour les personnes âgées en perte d’autonomie.
Pour en savoir plus, consultez l’article Les solutions de transport.
Quand prendre la décision d’arrêter de conduire ?
Une déficience visuelle est susceptible d’entraîner une inaptitude à la conduite. Certaines altérations visuelles sont incompatibles avec la conduite d’un véhicule.
Tout conducteur a la responsabilité de s’assurer de son aptitude à conduire. Chacun doit donc s’assurer de ce qu’un médecin agréé l’autorise à conduire et effectuer les démarches nécessaires en ce sens. Pour évaluer votre aptitude à conduire, vous devez prendre rendez-vous avec un médecin agréé. La liste des médecins agréés est disponible auprès de la préfecture de votre département.
Discutez-en avec votre médecin.
Pour en savoir plus, consulter :
- l’article « Les handicaps susceptibles d'entraîner une inaptitude à la conduite » sur le site de la sécurité routière.
- la brochure « Conduite pour tous. Comment conduire malgré le handicap » réalisée par le CEREMH sur le site de la sécurité routière.
Quelles aides financières ?
Vous pouvez bénéficier d’aides financières si, pour faciliter votre vie au quotidien, vous avez besoin :
- d’acquérir du matériel spécialisé,
- de faire des travaux pour rendre votre logement accessible,
- de rémunérer une personne pour vous aider.
Plusieurs aides existent :
- l’APA (allocation personnalisée d’autonomie)
- la PCH (prestation de compensation du handicap)
- les aides des caisses de retraite
- les aides des complémentaires santé
- les aides de l'ANAH (Agence nationale de l'habitat).
L’APA
L’APA est destinée à couvrir en totalité ou en partie les dépenses liées à la perte d’autonomie des personnes âgées de plus de 60 ans, ayant besoin d’aide pour les actes essentiels de la vie quotidienne, vivant à domicile ou en établissement.
L’APA peut aider à financer du matériel adapté, des aménagements du logement, de l’aide directe à la personne (toilette, prise du repas…) et de l’aide pour les tâches domestiques (courses, entretien du linge, préparation du repas…).
La PCH
La PCH peut aider à financer du matériel adapté, des aménagements du logement, de l’aide directe à la personne (toilette, prise du repas…).
Elle ne peut pas servir à financer de l’aide pour les tâches domestiques (courses, entretien du linge, préparation du repas…).
L’APA et la PCH ne sont pas cumulables.
Pour en savoir plus, consultez l'article Droits des personnes handicapées vieillissantes.
Les aides des caisses de retraite
Si vous êtes retraité et en situation de fragilité, les caisses de retraite peuvent vous proposer des aides financières et matérielles (financement d’aides techniques, financement de l’intervention d’une aide à domicile…).
L’objectif de ces aides des caisses de retraite est de vous permettre de continuer à vivre chez vous le mieux possible.
Contactez votre caisse de retraite de base pour savoir à quelles aides vous pouvez prétendre.
Les aides des complémentaires santé
Des aides exceptionnelles peuvent être accordées ponctuellement par une complémentaire santé à un adhérent confronté à une situation de perte d’autonomie :
- aide pour payer le montant non pris en charge par la sécurité sociale ni par le contrat santé de la complémentaire santé pour l’acquisition d’aides techniques ou de dispositifs médicaux onéreux ;
- prise en charge de la cotisation à la complémentaire santé en cas de difficulté ponctuelle de paiement.
Contactez votre complémentaire santé pour savoir à quelles aides vous pouvez prétendre.
Les aides de l'ANAH (Agence nationale de l'habitat)
L’ANAH accorde des subventions pour l’exécution de travaux correspondant à ses priorités d'intervention :
- le traitement de l'habitat indigne ou très dégradé,
- la rénovation thermique de l'habitat et lutte contre la précarité énergétique,
- l'adaptation des logements à la perte d'autonomie liée au handicap ou au vieillissement,
- le redressement des copropriétés en difficulté.
Les travaux ne doivent pas être commencés avant le dépôt de la demande de subvention. L'organisme finançant les travaux envoie au préalable un ergothérapeute qui va faire un diagnostic avant le début des travaux.
Afin de coordonner les différents financements, il est possible de faire appel à Soliha. C'est un organisme agréé par les caisses de retraite, les conseils départementaux, l'ANAH, les conseils régionaux et les autres organismes sociaux pour instruire et gérer les demandes de subventions.
Trouver un Soliha près de chez soi.
Trouver du soutien
Il existe de nombreuses associations qui ont pour mission d’informer, d’orienter, de conseiller les personnes avec un handicap visuel.
Voici quelques liens vers les sites Internet d’associations nationales. La liste n’est pas exhaustive.
- Association Rétina France. Elle apporte un soutien aux personnes atteintes de dégénérescences rétiniennes et promeut la recherche thérapeutique en ophtalmologie.
- Association Valentin Haüy (AVH). Elle apporte un soutien aux personnes aveugles et malvoyantes grâce aux bénévoles des comités locaux, présents dans toute la France et propose en particulier du matériel spécialisé et des bibliothèques braille et sonores.
- Fédération des aveugles de France. Elle accueille et accompagne les personnes déficientes visuelles directement ou à travers ses associations membres. Elle propose le site d'information www.savoiraider.org permettant aux proches aidants d'une personne âgée déficiente visuelle de mieux comprendre les conséquences de la cécité ou malvoyance dans le quotidien et ainsi à mieux aider la personne.
les démarches administratives, l’accès aux droits,
-l’accès aux dispositifs d’accompagnement,
-les professionnels, les services de réadaptation,
-les services d’aide à domicile, les associations,
-les formations professionnelles, l’emploi,
-les loisirs,
-les aides techniques, l’adaptation de l’habitat, les transports…
Pour plus d’information, consulter le site de l'ARRADV.