Conduire
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Conduire permet aux personnes âgées de rester autonome. En vieillissant, les capacités physiques et cognitives déclinent plus ou moins rapidement. Il peut parfois devenir difficile, voire dangereux, de conduire surtout lors de certaines affections médicales. Une modification des habitudes ou le choix d’un véhicule adapté peuvent permettre de ne pas interrompre la conduite automobile prématurément en préservant sa sécurité et celle des autres.
Adapter sa conduite
Des capacités physiques amoindries n’obligent pas obligatoirement à renoncer à conduire. La plupart des conducteurs savent adapter d’eux-mêmes leurs habitudes de conduite. Il est essentiel de tenir compte de son état de santé pour adapter ou réduire sa conduite.
Pour continuer à conduire en sécurité pour soi et pour les autres, il est important de :
- ne pas prendre la route si l’on a mal dormi ou si l’on se sent fatigué ;
- utiliser ses lunettes si elles sont nécessaires à la conduite ;
- faire contrôler régulièrement sa vue
- pas ou très peu de boissons alcoolisées et aucun stupéfiant ;
- vérifier les pictogrammes sur les boites de médicaments et particulièrement le pictogramme rouge ;
- planifier les trajets, éviter les longs parcours, prévoir des pauses ;
- éviter les heures de pointe et la conduite la nuit ;
- ne pas conduire en cas d’intempéries.
Pour d’autres conseils de prévention, consultez :
- le dossier Conduire avec le temps, seniors vigilants sur le site de l'association Prévention routière ;
- le dépliant Bien voir c’est la vie sur le site de la Sécurité routière ;
- le dépliant Santé et conduite, posez-vous les bonnes questions et parlez-en de la Sécurité routière ;
- le site Mobisenior.fr qui propose gratuitement un accompagnement aux seniors afin de préserver leur mobilité le plus longtemps possible en toute sécurité.
La plupart des écoles de conduite proposent des formations de remise à niveau (payantes) à destination des seniors. Elles proposent de réviser au besoin les trajets du quotidien afin de choisir les trajets les plus simples et les moins dangereux. Ces stages de remise à niveau permettent de faire le point sur son activité de conduite et de revenir sur les évolutions du Code de la route.
Les collectivités territoriales, les associations, les préfectures, les mutuelles ou bien les assureurs proposent également ce type de formations, sous la forme d’ateliers.
Réduire ou cesser de conduire en fonction de son état de santé
Il est essentiel de tenir compte de son état de santé pour réduire sa conduite ou prendre la décision d’arrêter de conduire.
Il est indispensable pour tout conducteur de veiller à son état de santé, de savoir naturellement s’autoréguler et d’avoir toujours une pleine conscience de ses capacités. Pour cela, il est nécessaire de se surveiller et de faire régulièrement le point avec son médecin pour vérifier ses fonctions sensorielles (vue et ouïe), cérébrales, sensitives (perception des mouvements et de la vitesse) et motrices.
Il existe un risque pour votre sécurité et celles des autres si votre état de santé est fragile. Voici quelques exemples :
- une baisse de l’audition et surtout de la vue ;
- des raideurs articulaires qui rendent les contrôles visuels ou la réalisation d’un geste en urgence plus difficiles ;
- une augmentation du temps d’analyse et de réaction face à une situation urgente comme freiner par exemple ;
- une consommation de médicaments, dont certains peuvent être incompatibles avec la conduite, car ils entraînent un risque de somnolence, particulièrement les médicament avec un pictogramme rouge sur la boite (benzodiazépines…) qui indique que la conduite est dangereuse (à la fin du traitement, avant de recommencer à conduire, demandez l’avis de votre médecin ou l’avis de votre pharmacien s’il s’agit d’un médicament sans prescription médicale).
Certains états de santé sont compatibles avec la conduite sous réserve d’un aménagement du permis de conduire notamment en cas de handicap physique.
Si le patient souhaite continuer à conduire, son médecin l’oriente vers un médecin agréé par la préfecture qui se prononcera sur l’aptitude médicale à la conduite. La prise de rendez-vous avec le médecin agréé est de la responsabilité du conducteur ou de son entourage. La liste des médecins agréés de votre département figure sur le site de la préfecture. Le médecin agréé vous donnera rendez-vous dans son lieu d’exercice habituel. Le prix de ce contrôle médical est payant. Il est à la charge du conducteur.
Attention, si votre médecin traitant est médecin agréé, il ne peut pas réaliser votre contrôle médical.
Si vous avez une affection médicale incompatible avec la conduite, vous devez vous arrêter de conduire soit temporairement soit définitivement selon votre état de santé. Voici quelques exemples :
- acuité visuelle binoculaire inférieure à 5/10 (avec les corrections optiques telles que les lunettes) ou champ visuel binoculaire horizontal inférieur à 120° ;
- troubles cognitifs ou neuromoteurs qui, à un certain stade, imposent l’arrêt de la conduite ;
- consommation de médicaments susceptibles d’altérer la capacité de conduire ;
- le risque de malaise brutal dans certaines affections médicales (malaises cardiaques, vertiges, somnolence excessive…) qui nécessite de ne pas conduire tant que ce risque existe.
Il existe une liste des affections médicales qui sont incompatibles avec le maintien du permis de conduire ou qui nécessitent un aménagement du véhicule. Si vous êtes concerné, vous devez en parler avec votre médecin traitant puis vous devez de vous-même vous soumettre à un contrôle médical auprès d’un médecin agréé par la préfecture. Si vous ne vous soumettez pas au contrôle médical imposé par votre état de santé, en cas d’accident en lien avec une pathologie considérée comme incompatible avec la conduite, si vous êtes impliqué dans la responsabilité d’un accident, vous risquez de ne pas être couvert par votre assurance.
En savoir plus :
- article Contrôle médical pour raison de santé sur le site de la Sécurité routière ;
- article Permis de conduire et contrôle médical pour raisons de santé sur le site service-public.fr ;
- article Handicaps ou pathologies susceptibles d'entraîner une inaptitude à la conduite sur le site de la Sécurité routière.
Texte de référence : arrêté du 28 mars 2022 fixant la liste des affections médicales ayant un impact sur la capacité à conduire
Bien choisir son véhicule ou le faire adapter
Bien choisir son véhicule est important et permet d’être plus à l’aise sur la route.
Par exemple :
- Conduire une voiture avec de grandes surfaces vitrées améliore le champ de vision ;
- Mettre un rétroviseur additionnel, des dispositifs de vision arrière (caméra de recul), latérale et d’angle mort peuvent faciliter les contrôles arrière en réduisant les angles morts en cas de raideurs dans la nuque ;
- Opter pour une boite à vitesses automatique facilite la conduite ;
- Utiliser toutes les aides à la conduite possibles en prenant le temps d’être formé à ces aides afin de les utiliser en les optimisant sans les désactiver : GPS, aide au stationnement, détection des obstacles, assistance au freinage d’urgence, limitateur de vitesse, alerte de franchissement de ligne, régulateur de vitesse, reconnaissance des panneaux de signalisation, détecteur de fatigue…
Des difficultés motrices peuvent rendre certaines fonctions du véhicule inaccessibles. Des aménagements sont possibles : boule de volant, cercle ou manette d’accélérateur, levier de frein, joystick...
Pour l’aménagement du poste de conduite, le conducteur doit avoir passé un contrôle médical auprès d’un médecin agréé par le préfet. Le type d’adaptation à prévoir sera mentionné sur son permis de conduire.
- Étape 1 : le conducteur passe un contrôle médical auprès d’un médecin agréé par le préfet. Ce médecin évalue si son handicap est isolé et stable. Il rend un avis sur son aptitude à la conduite avec un véhicule aménagé.
- Étape 2 : le conducteur prend rendez-vous avec le correspondant handicap au Bureau de l’éducation routière (BER) de son département (à la préfecture ou directement à la direction départementale des territoires). Il conseille sur les aménagements adaptés à apporter au véhicule.
- Étape 3 : Puis un inspecteur du permis de conduire du BER s’assure que le conducteur peut conduire en toute sécurité avec ces aménagements. Il indique ensuite sur le permis de conduire les codes indiquant les aménagements nécessaires à la conduite. Cette régularisation est gratuite.
Pour en savoir plus, consultez l’article Validité d'un permis sur un véhicule aménagé sur le site de la Sécurité routière.
L’aménagement du véhicule peut parfois être pris partiellement en charge par l’allocation personnalisée d'autonomie (APA) octroyée par le conseil départemental. Il est aussi possible de faire aménager le véhicule familial même si le bénéficiaire de l’APA n’est pas le conducteur. Par exemple, pour permettre à une personne utilisant un fauteuil roulant d’être transportée dans le véhicule familial avec son fauteuil roulant.
Faire une demande de CMI stationnement
Être titulaire de la CMI stationnement permet d’utiliser les places réservées aux personnes handicapées. Cette carte est attribuée sans condition d’âge aux personnes qui rencontrent des difficultés importantes à se déplacer.
Pour connaître les démarches pour obtenir cette carte, consultez l’article Comment demander une CMI ?
Utiliser d’autres solutions de transport
Lorsque la conduite d’un véhicule à moteur n’est plus possible mais aussi pour prendre l’habitude de les utiliser, des solutions alternatives à la conduite sont par exemple :
- des aides techniques à la mobilité comme un vélo adapté, un scooter électrique, un fauteuil roulant électrique…
- les transports en commun ;
- le covoiturage ;
- les services spécialisés et le transport à la demande. Pour obtenir la liste des services proposant ce type de prestation, adressez-vous au point d’information local dédié aux personnes âgées près de chez vous. Leurs coordonnées sont dans l’annuaire du site.
Pour en savoir plus, consultez l’article Les solutions de transport.
Votre proche rencontre des difficultés pour conduire ?
Il est souvent difficile de parler avec son proche de ses difficultés à conduire.
Pour aider un proche à réduire ou adapter sa conduite, consultez l’article Conseils aux proches des seniors sur le site de la sécurité routière.