Agir contre l’isolement des personnes âgées

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Les risques de repli sur soi et d’isolement relationnel augmentent considérablement avec l’avancée en âge. Partout en France, des actions sont mises en œuvre pour lutter contre l’isolement des personnes âgées, quel que soit le type de logement dans lequel elles vivent. Le but de ces actions est notamment de permettre aux personnes de retrouver un environnement relationnel de qualité et d’exercer leur citoyenneté.

Qu’est-ce que l’isolement des personnes âgées ?

Pour le Conseil économique social et environnemental, l’isolement social est « la situation dans laquelle se trouve la personne qui, du fait de relations durablement insuffisantes dans leur nombre ou leur qualité, est en situation de souffrance et de danger. Les relations d’une qualité insuffisante sont celles qui produisent un déni de reconnaissance, un déficit de sécurité et une participation empêchée. Le risque de cette situation tient au fait que l’isolement prive de certaines ressources impératives pour se constituer en tant que personne et accéder aux soins élémentaires et à la vie sociale. »

Ainsi, l’isolement d’une personne peut être objectivé en identifiant et en mesurant la quantité et la qualité des réseaux relationnels qui constituent sa vie sociale.

Quels sont les causes et les effets de l’isolement social ?

L’isolement social peut s’installer progressivement, mais certaines situations ou certains événements sont plus particulièrement susceptibles de provoquer un repli sur soi et la perte des liens sociaux, comme :

  • le passage à la retraite,
  • une baisse subite des revenus ou des conditions de vie,
  • la perte de son conjoint ou d’amis,
  • un déménagement,
  • le fait de ne plus pouvoir conduire,
  • la dégradation de la santé,
  • la survenue de la perte d’autonomie.

Si la perte d’autonomie est un facteur d’isolement, l’isolement à son tour peut générer une dégradation des conditions de vie et une aggravation de la perte d’autonomie.

L’isolement touche toutes les catégories sociales, mais il peut être renforcé par les situations de précarité.

L’isolement d’une personne peut, par ailleurs, être aggravé par les caractéristiques du territoire où elle vit :

  • rareté des services de proximité (transports, commerces, professionnels de santé…),
  • problème d’accès au réseau internet (zones blanches),
  • un espace public peu accessible à des personnes ayant une mobilité réduite ou d’autres handicaps.

L’isolement social, en particulier lorsqu’il est subi et non choisi, a un impact important sur la qualité de vie et le bien-être des personnes, tout à la fois d’un point de vue physique et psychologique.

Ainsi, chez les personnes âgées, l’isolement social accélère notamment la perte d’autonomie et peut provoquer dépressions et suicides.

Dans de nombreux cas, il est également la cause de non-recours aux droits (par exemple aux aides publiques, comme l’APA qui aide à payer les dépenses nécessaires pour rester vivre à domicile). En outre, le fait de ne pas solliciter les aides auxquelles on a droit peut créer ou accentuer une situation de perte d’autonomie.

L’isolement social rend également les personnes plus vulnérables face au risque de maltraitance ou d’abus de faiblesse.

Rompre la solitude : comment retrouver des liens relationnels de qualité ?

Des actions sont mises en place par les associations et le service public pour permettre aux personnes âgées de ne pas être isolées :

  • accompagnement vers l’extérieur dans leurs sorties (Sortir +) et aide au maintien de la mobilité (poursuite de la conduite ou solutions alternatives de transport…) ;
  • activités de loisirs culturelles ou sportives qui peuvent être adaptées à leurs possibilités ;
  • activités favorisant leur maintien en bonne santé comme les ateliers de prévention proposés par les caisses de retraite ;
  • soutien à des lieux collectifs où les plus âgés peuvent partager leur quotidien, à l’image des cafés associatifs ou des tiers-lieux en EHPAD ;
  • accompagnement au numérique et à l’utilisation d’internet ;
  • développement de nouvelles formes d’habitat qui constituent une alternative à la vie à domicile isolée et à la vie collective en établissement : habitat inclusif, habitat partagé… En développant la vie collective au sein de l’habitat et en permettant aux habitants de s’insérer dans la vie du quartier et de la commune, ces habitats contribuent au maintien des liens sociaux.
  • organisation et subvention de séjours de vacances individuels ou collectifs ;
  • visites ou  appels de convivialité, souvent assurés par des bénévoles ou des jeunes en service civique, proposés par des associations, des CCAS (centres communaux d’action sociale) ou le service civique solidarités seniors

Sortir de l’isolement, renouer des liens sociaux de qualité, retrouver la reconnaissance des autres et une meilleure estime de soi-même, incite à participer à la vie de la société et, ainsi, à exercer sa citoyenneté.

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Partager son logement est une pratique qui se développe chez les personnes âgées à travers notamment la cohabitation intergénérationnelle et les colocations de seniors. Elle présente des avantages : la possibilité de continuer à vivre chez soi, une présence rassurante à la maison, et des économies réalisées grâce au partage des frais. Comment faire ?

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Renforcer l’autonomie : tel est le but des activités de prévention proposées aux personnes âgées. Ces activités peuvent être individuelles ou collectives et permettent de rester en forme, de développer sa vie sociale, de mieux vivre chez soi. De nombreuses possibilités vous sont offertes pour participer à ces activités.